travaux personnels
Un seul mot. La peur. Périph' comme un prétexte. Deviner la ville ; espérer l'homme. Le long d'une route sans but, de rencontres en rencontres, dessiner les contours du non-lieu, de la fracture, de la frontière, images éculées pour tenter de cerner un ruban de bitume sans état d'âme, un rempart absent, cercle pesant où convergent tant d'univers.

Périph'... Bornes malodorante de l'exode immobilière, mais surtout destination inavouable de tant de sans-abri. Périph'... ou les recoins de la ville, espace abruti de voitures et de gaz, recouvert peu à peu.

Dans le jour, dans le noir, je croise ceux qui frappent à une porte vide ; les sentinelles renversées d'une société appauvrie repliée dans sa ville, des balayeurs de nuit au milieu de la route, des cop's qui tournent en rond...

J'aime Périph', de plus en plus. Comme une drogue dure, une envie qui fait mal, un état de manque. De part et d'autre d'un flot d'humains sans visage, dévorés par le temps, pressés dans l'espace, d'autres hommes s'ignorent et se redoutent. Entre Paris et banlieues, une route existe. Elle est perdue.